pg_rewind — synchronise le répertoire des données de PostgreSQL™ avec un autre répertoire de données
pg_rewind [option...] { -D | --target-pgdata } directory { --source-pgdata=répertoire | --source-server=chaine_de_connexion }
pg_rewind est un outil qui permet de synchroniser une instance PostgreSQL avec une copie de cette même instance, a postériori de la séparation des timelines. Le scénario classique consiste à réactiver un ancien serveur primaire, après une bascule, en tant que serveur secondaire répliqué depuis le nouveau serveur primaire.
Le résultat est le même que lorsqu'on remplace le répertoire de données cible avec celui de la source. Seuls les blocs modifiés des fichiers des relations déjà existants sont copiés, tous les autres fichiers sont copiés intégralement, fichiers de configurations compris. L'avantage de pg_rewind par rapport à la réalisation d'une nouvelle sauvegarde de base, ou l'utilisation d'un outil tel que rsync, est que pg_rewind n'a pas besoin de lire tous les blocs non modifiés des fichiers de l'ancienne instance. Cela rend l'opération éminement plus rapide lorsqu'on est face à une volumétrie conséquente et qu'il a peu de différences entre les deux instances.
pg_rewind inspecte l'historique de la timeline de l'instance source et de l'instance cible pour déterminer à quel moment a eu lieu la séparation, et s'attend à trouver tous les fichiers WAL jusqu'au moment de la bascule dans le répertoire pg_wal. Le point de divergence peut être trouvé soit sur la ligne de temps cible, soit sur la ligne de temps source, soit sur leur ancêtre commun. Dans un scénario de bascule classique, où l'instance cible a été arrêtée peu après le changement, cela ne pose aucun problème. En revanche, si l'instance cible a travaillé un certain temps après le changement, les anciens fichiers WAL peuvent ne plus être présents dans le répertoire pg_wal. Dans ce cas, ils peuvent être copiés à la main depuis les fichiers WAL archivés vers le répertoire pg_wal ou récupérés au démarrage en configurant le fichier recovery.conf. L'utilisation de pg_rewind n'est pas limitée au failover : un serveur standby peut être promu, écrire quelques transactions, puis transformé de nouveau en standby avec cet outil.
Lorsque l'instance cible est démarrée pour la première fois après avoir utilisé pg_rewind, elle va se mettre en mode de restauration (recovery) et va rejouer tous les fichiers WAL générés par l'instance source depuis la bascule. Si certains fichiers WAL ne sont plus disponibles sur la source lorsque pg_rewind est en cours, ils ne peuvent donc plus être copiés par la session pg_rewind. Il est alors nécessaire de faire en sorte qu'ils puissent être disponibles lorsque le serveur cible sera démarré. Cela est possible en créant un fichier recovery.conf dans le répertoire principal cible des données, en utilisant le paramètre restore_command de manière appropriée.
pg_rewind nécessite que l'instance cible ait l'option wal_log_hints activée dans le fichier de configuration postgresql.conf ou que les sommes de contrôle sur les données aient été activés lorsque l'instance a été initialisée par la commande initdb. Aucune de ces options n'est active par défaut. Le paramètre full_page_writes doit lui aussi être activé. Il l'est par défaut.
pg_rewind accepte les arguments suivants en ligne de commande :
Cette option définit le répertoire de données cible qui va être synchronisé avec le répertoire source. Cette option requiert que le serveur source ait été arrêté proprement.
Cette option définit le répertoire de données source qui va être synchronisé avec le répertoire cible. Si cette option est utilisée, l'instance source doit être arrêtée proprement.
Définit une chaine de connexion libpq permettant d'accéder à l'instance PostgreSQL™ source de façon à pouvoir la synchroniser avec la cible. Cette option requiert l'utilisation d'une connexion standard avec un utilisant disposant de l'attribut SUPERUSER. L'instance source doit être opérationnelle et ne doit pas être en mode de restauration (recovery).
Réalise toutes les opérations sans modifier le répertoire cible.
Permet d'activer les traces. Activer cette option vous fournira les informations au fil de l'eau sur l'avancée de la copie des données depuis l'instance source.
Affiche les détails de la sortie debug, ce qui est surtout utile aux développeurs qui corrigent pg_rewind.
Affiche les informations concernant la version, puis quitte.
Affiche l'aide, puis quitte.
Lorsque l'option --source-server est utilisée, pg_rewind utilise aussi les variables d'environnement supportées par la bibliothèque libpq (voir Section 33.14, « Variables d'environnement »).
L'idée de base est de copier toutes les modifications de fichiers au niveau système de fichiers de l'instance source vers l'instance cible :
Parcourir les journaux de transactions de l'instance cible, en commançant du dernier checkpoint avant le moment où l'historique de timeline de l'instance source a dévié de celle de l'instance cible. Pour chaque enregistrement dans les journaux de transactions, enregistrer chaque bloc de données modifié. Ceci a pour résultat une liste de tous les blocs de données modifiés dans l'instance cible, après la séparation avec l'instance source.
Copier tous les blocs modifiés de l'instance source vers l'instance cible, soit en utilisant un accès direct au système de fichiers (--source-pgdata) soit en SQL (--source-server).
Copier tous les autres fichiers, tels que pg_xact et les fichiers de configuration de l'instance source vers l'instance cible (sauf les fichiers des relations).
Appliquer les enregistrements des journaux de transactions provenant de l'instance source, en commençant à partir du checkpoint créé au moment du failover. (En fait, pg_rewind n'applique pas les journaux de transactions. Il crée simplement un fichier backup_label qui fera en sorte que PostgreSQL™ démarre en rejoutant les enregistrements des journaux de transactions à partir de ce checkpoint.)