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28. Fiabilité et journaux de transaction

Ce chapitre explique comment les journaux de transaction sont utilisés pour obtenir des traitements efficaces et fiables.

28.1. Fiabilité

La fiabilité est une propriété importante de tout système de base de données sérieux. PostgreSQL™ fait tout ce qui est en son pouvoir pour garantir une fiabilité à toute épreuve. Un des aspects de cette fiabilité est que toutes les données enregistrées par une transaction validée doivent être stockées dans un espace non volatile, un espace non sensible aux coupures de courant, aux bogues du système d'exploitation et aux problèmes matériels (sauf en cas de problème sur l'espace non volatile, bien sûr). Écrire avec succès les données sur le stockage permanent de l'ordinateur (disque dur ou un équivalent) est habituellement suffisant pour cela. En fait, même si un ordinateur est vraiment endommagé, si le disque dur survit, il peut être placé dans un autre ordinateur avec un matériel similaire et toutes les transactions validées resteront intactes.

Bien que forcer l'enregistrement des données périodiquement sur le disque semble être une opération simple, ce n'est pas le cas. Comme les disques durs sont beaucoup plus lents que la mémoire principale et les processeurs, plusieurs niveaux de cache existent entre la mémoire principale de l'ordinateur et les disques. Tout d'abord, il existe le tampon cache du système d'exploitation, qui met en cache les blocs disque fréquemment utilisés et combine les écritures sur le disque. Heureusement, tous les systèmes d'exploitation donne un moyen de forcer les écritures du cache disque vers le disque et PostgreSQL™ utilise ces fonctions (voir le paramètre wal_sync_method pour voir comment cela se fait).

Ensuite, il pourrait y avoir un cache dans le contrôleur du disque dur ; ceci est assez commun sur les cartes contrôleur RAID. Certains de ces caches sont write-through, signifiant que les écritures sont passées au lecteur dès qu'elles arrivent. D'autres sont write-back, signifiant que les données sont passées au lecteur un peu après. De tels caches peuvent apporter une faille dans la fiabilité car la mémoire du cache du disque contrôleur est volatile et qu'elle perdra son contenu à la prochaine coupure de courant. Des cartes contrôleur de meilleure qualité ont des caches avec batterie, signifiant que la carte dispose d'une batterie qui maintient le courant dans le cache en cas de perte de courant. Une fois le courant revenu, les données seront écrites sur les disques durs. Pour vérifier le cache en écriture sur Linux™, utilisez hdparm -I ; il est activé si une étoile (*) est affichée au côté de Write cache. hdparm -W désactive le cache en écriture. Sur FreeBSD™, utilisez l'outil atacontrol. (Pour les disques SCSI, utilisez sdparm pour désactiver WCE.) Sur Solaris™, le cache en écriture du disque est contrôlé par format -e. (Le système de fichiers Solaris ZFS est sûr même avec un cache disque activé en écriture car il lance ses propres commandes de vidage du chache disque.) Sur Windows™ si wal_sync_method vaut open_datasync (la valeur par défaut), le cache en écriture est désactivé en décochant My Computer\Open\{sélectionner le lecteur disque}\Properties\Hardware\Properties\Policies\Enable write caching on the disk. De plus, sur Windows, fsync et fsync_writethrough ne font jamais de cache en écriture. L'option fsync_writethrough peut toujours être utilisé pour désactiver le cache en écriture sur MacOS X™.

Et enfin, la plupart des disques durs ont des caches. Certains sont « write-through » alors que d'autres sont « write-back ». Les mêmes soucis sur la perte de données existent pour ces deux types de cache. Les lecteurs IDE ont principalement des caches « write-back » qui ne survivront pas à une perte de courant.

Quand le système d'exploitation envoie une demande d'écriture au disque, il ne peut pas faire grand chose pour s'assurer que les données sont arrivées dans un espace de stockage non volatile. Ce travail incombe à l'administrateur : ce dernier doit s'assurer que tous les composants de stockage assurent l'intégrité des données. Évitez les contrôleurs disques ne disposant pas de caches protégés par batterie. Au niveau du disque, désactivez le cache « write-back » si le disque ne garantit pas que les données seront écrites avant un arrêt.

Un autre risque concernant la perte des données est dû aux opérations d'écriture sur les plateaux du disque. Les plateaux sont divisés en secteur de 512 octets généralement. Chaque opération de lecture ou écriture physique traite un secteur entier. Quand la demande d'écriture arrive au lecteur, elle pourrait contenir 512 octets, 1024 octets ou 8192 octets et le processus d'écriture pourrait échouer à cause d'une perte de courant à tout moment signifiant que certains octets pourraient être écrits et les autres perdus. Pour se prévenir contre ce type d'échec, PostgreSQL™ écrit périodiquement des images de page complète sur le stockage permanent avant de modifier la page réelle sur disque. En effectuant ceci, lors d'une récupération après un arrêt brutal, PostgreSQL™ peut restaurer des pages écrites partiellement. Si vous avez un contrôleur disque avec un cache préservé par batterie ou un logiciel pour le système de fichiers qui protège les écritures de pages incomplètes (c'est-à-dire ReiserFS 4), vous pouvez désactiver la création des images de page en utilisant le paramètre full_page_writes.