Les identifiants d'objets (OID) sont utilisés en interne par PostgreSQL™ comme clés primaires de différentes tables système. Les OID ne sont pas ajoutés aux tables utilisateur à moins que WITH OIDS ne soit indiqué lors de la création de la table ou que la variable de configuration default_with_oids ne soit activée. Le type oid représente un identifiant d'objet. Il existe également différents types alias du type oid : regproc, regprocedure, regoper, regoperator, regclass, regtype, regconfig et regdictionary. Le Tableau 8.23, « Types identifiant d'objet » en donne un aperçu.
Le type oid est à ce jour un entier non-signé sur quatre octets. Il n'est, de ce fait, pas suffisamment large pour garantir l'unicité au sein d'une base de données volumineuse, voire même au sein d'une très grosse table. Il est donc déconseillé d'utiliser une colonne OID comme clé primaire d'une table utilisateur. Les OID sont avant-tout destinés à stocker des références vers les tables système.
Le type oid lui-même dispose de peu d'opérations en dehors de la comparaison. Il peut toutefois être converti en entier (integer) et manipulé par les opérateurs habituels des entiers (attention aux possibles confusions entre les entiers signés et non signés dans ce cas).
Les types alias d'OID ne disposent pas d'opérations propres à l'exception des routines spécialisées de saisie et d'affichage. Ces routines acceptent et affichent les noms symboliques des objets systèmes, plutôt que la valeur numérique brute que le type oid utilise. Les types alias permettent de simplifier la recherche des valeurs OID des objets. Par exemple, pour examiner les lignes pg_attribute en relation avec une table ma_table, on peut écrire :
SELECT * FROM pg_attribute WHERE attrelid = 'ma_table'::regclass;
plutôt que :
SELECT * FROM pg_attribute WHERE attrelid = (SELECT oid FROM pg_class WHERE relname = 'ma_table');
Bien que cela semble une bonne solution, c'est un peu trop simplifié. Un sous-select bien plus compliqué peut être nécessaire pour sélectionner le bon OID s'il existe plusieurs tables nommées ma_table dans différents schémas. Le convertisseur de saisie regclass gère la recherche de la table en fonction du paramétrage du parcours des schémas et effectue donc la « bonne recherche » automatiquement. De façon similaire, la conversion d'un OID de table en regclass pour l'affichage d'un OID numérique est aisée.
Tableau 8.23. Types identifiant d'objet
Nom | Référence | Description | Exemple |
---|---|---|---|
oid | tous | identifiant d'objet numérique | 564182 |
regproc | pg_proc | nom de fonction | sum |
regprocedure | pg_proc | fonction avec types d'arguments | sum(int4) |
regoper | pg_operator | nom d'opérateur | + |
regoperator | pg_operator | opérateur avec types d'arguments | *(integer,integer) ou -(NONE,integer) |
regclass | pg_class | nom de relation | pg_type |
regtype | pg_type | nom de type de données | integer |
regconfig | pg_ts_config | configuration de la recherche plein texte | english |
regdictionary | pg_ts_dict | dictionnaire de la recherche plein texte | simple |
Tous les types alias d'OID acceptent des noms qualifiés par le schéma, et affichent des noms préfixés par un schéma si l'objet ne peut être trouvé dans le chemin de recherche courant sans être qualifié. Les types alias regproc et regoper n'acceptent que des noms uniques en entrée (sans surcharge), si bien qu'ils sont d'un usage limité ; dans la plupart des cas, regprocedure et regoperator sont plus appropriés. Pour regoperator, les opérateurs unaires sont identifiés en écrivant NONE pour les opérandes non utilisés.
Une propriété supplémentaire des types alias d'OID est la création de dépendances. Si une constante d'un de ces types apparaît dans une expression stockée (telle que l'expression par défaut d'une colonne ou une vue), elle crée une dépendance sur l'objet référencé. Par exemple, si une colonne a une expression par défaut nextval('ma_seq'::regclass), PostgreSQL™ comprend que l'expression par défaut dépend de la séquence ma_seq ; le système ne permet alors pas la suppression de la séquence si l'expression par défaut n'est pas elle-même supprimée au préalable.
Un autre type d'identifiant utilisé par le système est xid, ou identifiant de transaction (abrégée xact). C'est le type de données des colonnes système xmin et xmax. Les identifiants de transactions sont stockés sur 32 bits.
Un troisième type d'identifiant utilisé par le système est cid, ou identifiant de commande. C'est le type de données des colonnes systèmes cmin et cmax. Les identifiants de commandes sont aussi stockés sur 32 bits.
Le dernier type d'identifiant utilisé par le système est tid, ou identifiant de ligne (tuple). C'est le type de données des colonnes système ctid. Un identifiant de tuple est une paire (numéro de bloc, index de tuple dans le bloc) qui identifie l'emplacement physique de la ligne dans sa table.
Les colonnes systèmes sont expliquées plus en détail dans la Section 5.4, « Colonnes système ».