PL/Perl est un langage de procédures chargeable qui vous permet d'écrire des fonctions PostgreSQL™ dans le langage de programmation Perl.
Le principal avantage habituellement cité quant à l'utilisation de Perl est que cela permet l'utilisation des nombreux opérateurs et fonctions de « gestion de chaînes » disponibles grâce à Perl dans des procédures stockées. L'analyse de chaînes complexes se trouve facilité par l'utilisation de Perl et des fonctions et structures de contrôles fournies dans PL/pgSQL.
Pour installer PL/Perl dans une base de données spécifique, utilisez la commande createlang plperl nom_base.
Si un langage est installé dans template1, toutes les bases de données créées ultérieurement disposeront automatiquement de ce langage.
Les utilisateurs des paquetages sources doivent explicitement autoriser la construction de PL/Perl pendant le processus d'installation (se référer à la Chapitre 15, Procédure d'installation de PostgreSQL™ du code source pour plus d'informations). Les utilisateurs des paquetages binaires peuvent trouver PL/Perl dans un sous-paquetage séparé.
Pour créer une fonction dans le langage PL/Perl, utilisez la syntaxe standard CREATE FUNCTION(7) :
CREATE FUNCTION nom_fonction (types-arguments) RETURNS type-retour AS $$ # Corps de la fonction PL/Perl $$ LANGUAGE plperl;
Le corps de la fonction est du code Perl normal. En fait, le code supplémentaire PL/Perl l'emballe dans une sous-routine Perl. Une fonction PL/Perl est appelée dans un contexte scalaire, il ne peut donc pas retourner une liste. Vous pouvez retourner des valeurs non scalaire par référence comme indiqué ci-dessous.
PL/Perl peut aussi être utilisé au sein de blocs de procédures anonymes avec l'ordre DO(7) :
DO $$ # PL/Perl code $$ LANGUAGE plperl;
Un bloc de procédure anonyme ne prend pas d'arguments et toute valeur retourné est ignorée. Ceci mis à part, il se comporte comme une fonction classique.
L'utilisation de sous-routines nommées est dangereux en Perl, spécialement si elles font références à des variables lexicales dans la partie englobante. Comme une fonction PL/Perl est englobée dans une sous-routine, toute sous-routine nommée que vous y créez sera englobée. En général, il est bien plus sûr de créer des sous-routines anonymes que vous appellerez via un coderef. Pour de plus amples détails, voir les entrées Variable "%s" will not stay shared et Variable "%s" is not available dans le manuel perldiag, ou recherchez « perl nested named subroutine » sur internet.
La syntaxe de la commande CREATE FUNCTION requiert que le corps de la fonction soit écrit comme une constante de type chaîne. Il est habituellement plus agréable d'utiliser les guillemets dollar (voir la Section 4.1.2.4, « Constantes de chaînes avec guillemet dollar ») pour cette constante. Si vous choisissez d'utiliser la syntaxe d'échappement des chaînes E'', vous devez doubler les marques de guillemets simples (') et les antislashs (\) utilisés dans le corps de la fonction (voir la Section 4.1.2.1, « Constantes de chaînes »).
Les arguments et les résultats sont manipulés comme dans n'importe quel routine Perl : les arguments sont passés au tableau @_ et une valeur de retour est indiquée par return ou par la dernière expression évaluée dans la fonction.
Par exemple, une fonction retournant le plus grand de deux entiers peut être définie comme suit :
CREATE FUNCTION perl_max (integer, integer) RETURNS integer AS $$ if ($_[0] > $_[1]) { return $_[0]; } return $_[1]; $$ LANGUAGE plperl;
Si une valeur NULL en SQL est passée à une fonction, cet argument apparaîtra comme « undefined » en Perl. La fonction définie ci-dessus ne se comportera pas correctement avec des arguments NULL (en fait, tout se passera comme s'ils avaient été des zéros). Nous aurions pu ajouter STRICT à la définition de la fonction pour forcer PostgreSQL™ à faire quelque chose de plus raisonnable : si une valeur NULL est passée en argument, la fonction ne sera pas du tout appelée mais retournera automatiquement un résultat NULL. D'une autre façon, nous aurions pu vérifier dans le corps de la fonction la présence d'arguments NULL. Par exemple, supposons que nous voulions que perl_max avec un argument NULL et un autre non NULL retourne une valeur non NULL plutôt qu'une valeur NULL, on aurait écrit :
CREATE FUNCTION perl_max (integer, integer) RETURNS integer AS $$ my ($x, $y) = @_; if (not defined $x) { return undef if not defined $y; return $y; } return $x if not defined $y; return $x if $x > $y; return $y; $$ LANGUAGE plperl;
Comme le montre l'exemple ci-dessus, passer une valeur NULL en SQL à une fonction en PL/Perl retourne une valeur non définie. Et ceci, que la fonction soit déclarée stricte ou non.
Dans un argument de fonction, tout ce qui n'est pas une référence est une chaîne qui est dans la représentation texte externe standard de PostgreSQL™ pour ce type de données. Dans le cas de types numériques ou texte, Perl fera ce qu'il faut et le programmeur n'aura pas à s'en soucier. Néanmoins, dans d'autres cas, l'argument aura besoin d'être converti dans une forme qui est plus utilisable que Perl. Par exemple, la fonction decode_bytea peut-être utilisée pour convertir un argument de type bytea en données binaires non échappées.
De façon similaire, les valeurs renvoyées à PostgreSQL™ doivent être dans le format textuel. Par exemple, la fonction encode_bytea peut être utilisée pour échapper des données binaires en retournant une valeur de type bytea.
Perl peut renvoyer des tableaux PostgreSQL™ comme référence à des tableaux Perl. Voici un exemple :
CREATE OR REPLACE function renvoit_tableau() RETURNS text[][] AS $$ return [['a"b','c,d'],['e\\f','g']]; $$ LANGUAGE plperl; select renvoit_tableau();
Les arguments de type composite sont passés à la fonction en tant que références d'un tableau de découpage, les clés du tableau de découpage étant les noms des attributs du type composé. Voici un exemple :
CREATE TABLE employe ( nom text, basesalaire integer, bonus integer ); CREATE FUNCTION empcomp(employe) RETURNS integer AS $$ my ($emp) = @_; return $emp->{basesalaire} + $emp->{bonus}; $$ LANGUAGE plperl; SELECT nom, empcomp(employe.*) FROM employe;
Une fonction PL/Perl peut renvoyer un résultat de type composite en utilisant la même approche : renvoyer une référence à un hachage qui a les attributs requis. Par exemple
CREATE TYPE testligneperl AS (f1 integer, f2 text, f3 text); CREATE OR REPLACE FUNCTION perl_ligne() RETURNS test_ligne_perl AS $$ return {f2 => 'hello', f1 => 1, f3 => 'world'}; $$ LANGUAGE plperl; SELECT * FROM perl_row();
Toute colonne dans le type de données déclaré du résultat qui n'est pas présente dans le hachage sera renvoyée NULL.
Les fonctions PL/Perl peuvent aussi renvoyer des ensembles de types scalaires ou composites. Habituellement, vous voulez renvoyer une ligne à la fois, à la fois pour améliorer le temps de démarrage et pour éviter d'allonger la queue de l'ensemble des résultats en mémoire. Vous pouvez faire ceci avec return_next comme indiqué ci-dessous. Notez qu'après le dernier return_next, vous devez placer soit return soit (encore mieux) return undef.
CREATE OR REPLACE FUNCTION perl_set_int(int) RETURNS SETOF INTEGER AS $$ foreach (0..$_[0]) { return_next($_); } return undef; $$ LANGUAGE plperl; SELECT * FROM perl_set_int(5); CREATE OR REPLACE FUNCTION perl_set() RETURNS SETOF test_ligne_perl AS $$ return_next({ f1 => 1, f2 => 'Hello', f3 => 'World' }); return_next({ f1 => 2, f2 => 'Hello', f3 => 'PostgreSQL' }); return_next({ f1 => 3, f2 => 'Hello', f3 => 'PL/Perl' }); return undef; $$ LANGUAGE plperl;
Pour les petits ensembles de résultats, vous pouvez renvoyer une référence à un tableau contenant soit des scalaires, soit des références à des tableaux soit des références à des hachages de types simples, de types tableaux ou de types composites. Voici quelques exemples simples pour renvoyer l'ensemble complet du résultant en tant que référence de tableau :
CREATE OR REPLACE FUNCTION perl_set_int(int) RETURNS SETOF INTEGER AS $$ return [0..$_[0]]; $$ LANGUAGE plperl; SELECT * FROM perl_set_int(5); CREATE OR REPLACE FUNCTION perl_set() RETURNS SETOF testligneperl AS $$ return [ { f1 => 1, f2 => 'Bonjour', f3 => 'Monde' }, { f1 => 2, f2 => 'Bonjour', f3 => 'PostgreSQL' }, { f1 => 3, f2 => 'Bonjour', f3 => 'PL/Perl' } ]; $$ LANGUAGE plperl; SELECT * FROM perl_set();
Si vous souhaitez utiliser le pragma strict dans votre code, vous avez plusieurs options. Pour une utilisation temporaire globale vous pouvez positionner (SET) plperl.use_strict à « true ». Ce paramètre affectera les compilations suivantes de fonctions PL/Perl, mais pas les fonctions déjà compilées dans la session en cours. Pour une utilisation globale permanente, vous pouvez positionner plperl.use_strict à « true » dans le fichier postgresql.conf.
Pour une utilisation permanente dans des fonctions spécifiques, vous pouvez simplement placer:
use strict;
en haut du corps de la fonction.
Le pragma feature est aussi disponible avec use si votre version de Perl est 5.10.0 ou supérieur.